And the winners are... – Phonurgia Nova
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And the winners are…

And the winners are…

Venant de 30 pays, 357 productions étaient en compétition cette année.

49 étaient au programme du marathon d’écoute et de discussion qui s’est disputé au CWB Centre Wallonie Bruxelles. Durant trois jours d’affilée, le jury s’est mis en quête de ces auteurs qui, au sens propre, passent les bornent de «  la radio bien faite » pour aborder les rivages du film sonore, du poème acoustique ou de la phonographie du réel. Des approches créatives dont les radios donnent hélas de moins en moins souvent l’exemple, mais dont  le pionnier de la mise en ondes, Pierre Schaeffer, décrivait ainsi le vaste champ : « L’art de la radio est tout à la fois attention à la parole d’autrui, disponibilité aux signaux du monde, méditation sur le temps, capacité à faire silence, sensibilité
 à la prose et à la poésie que capturent spontanément les micros ».

And the winners are…

Les Prix 2023

Un scrutin en ligne s’est tenu pour la désignation des « Prix du public ». 1406 suffrages ont été exprimés, conférant à ce vote une assise inégalée.

I – Fiction sonore

Prix du jury et Prix du public se sont accordés pour saluer unanimement Stefano Giannotti (Italie) pour Mondi possibili une production SWR2 (Allemagne). Script

« Un hörspiel virtuose et psychédélique, dont le jury salue la fantaisie et la liberté formelle. Ce vaisseau spatial vous embarque vers une multitude de mondes sonores. » (le jury)

II – Field Recording / Paysage sonore, doté par le Musée Réattu – Ville d’Arles

1) le Prix du jury couronne Diego Véliz pour Sound Desert, autoproduction (Chili). « Sound Desert est récompensé pour son format original, son souffle et la multiplicité de perspectives relayées par le geste d’enregistrement de l’auteur, combinant rigueur ethnographique et réalisme magique. » (le jury)
L’oeuvre sera acquise et programmée par le Musée Réattu d’Arles, au sein de “La Chambre d’écoute” un dispositif unique à ce jour en France, créé en 2007 au sein de ses collections permanentes pour accueillir des oeuvres radiophoniques et sonores.

2) par ailleurs, deux mentions sont attribuées : d’une part à une autoproduction de Yoichi Kamimura : Ruyhyo, (Japon)
« Le rare, l’inouïe que nous offre si exceptionnellement le sonore du monde ici nous est donné à vivre. Cette sorte d’installation mouvante, cette pièce de land art nous émerveille par la qualité de son choix et la belle distance de la prise de son.» (Daniel Deshays)

et d’autre part à Aurélien Bertini pour A la lisière (France), une autoproduction également. « Entre le champ et la forêt, le chasseur et le chassé, le sauvage et le dressé, cette œuvre explore la zone floue qui sépare deux mondes. Le paysage sonore des voix animales, proximité des souffles, des grognements et de la pluie, lointain du brame, est bouleversé par l’irruption d’un corps : un cheval et son cavalier. Puis c’est le cor et la masse en mouvement des chevaux et des chiens. Le monde animal laisse place au monde humain, ordre, fouet, commentaire, conversations de fin de chasse, excitation des enfants. Mais les humains passent et le paysage reprend ses droits. Le plan sonore retrouve sa profondeur : derrière les oiseaux qui chantent, au loin, dans la forêt, le brame retentit toujours. » (Bastien Gallet)

3) le Prix du public va à Eric La Casa pour Barrières mobiles 1 et 2, autoproduction (France)

III – Prix Découvertes Pierre Schaeffer

Dédié aux autrices et auteurs de moins de 30 ans, c’est un prix «  jeunes talents » qui, très souvent, distingue des « premières œuvres ».

1)  le Prix du public & celui du jury vont d’une seule voix à Lucy Charpie, pour Lignes de rive, autoproduction (France)
« Cette pièce m’a touchée car elle parle du temps éclaté de la psychanalyse, celui du passé agissant dans le présent, le temps des deux accidents qui se confondent, les temps de l’enfance et de l’âge adulte. Et surtout la culpabilité qu’on sent dans l’éclatement de l’accident : pourquoi pas moi ? Qu’ai je fait pour n’avoir pas pu éviter tout ça ? Et peut-être la punition par le deuxième accident qui renvoie au premier. » (Jacqueline Schaeffer)

2) une Mention spéciale est décernée à Pierre Costard pour Distorsions, une pièce de Field recording, autoproduite (France)

3) partenaire des phonurgia nova awards, le CWB Paris décerne un “Coup de coeur” dans cette catégorie. Celui-ci récompense Talia Augustidis pour Sleep talks, autoproduction (Grande Bretagne) qui sera programmée dans le cadre du prochain Festival Interférence.s au CWB à Paris en mai 2024.

IV – Prix « Art sonore »

1) Le Prix du Jury se partage entre deux ex–aequo de grande valeur :
Charo Calvo, d’une part, pour Wild tracks for you, autoproduction (Belgique)
« Écouter, enregistrer, transmettre. Comme une litanie, ces trois verbes ponctuent cette œuvre, disent le désir, l’art et la tâche de l’enregistrement de terrain (ou field recording). Comment naît un paysage ? Que documente-t-on quand s’allume la lumière rouge ? Quel désir (ou quelle nécessité) nous fait poser le micro à tel endroit, dans telle situation ? L’autrice mêle aux vers d’un poème de Sean Street des paysages sonores qu’elle assemble les uns aux autres. Du vide de la guerre où seules retentissent les détonations des obusiers, au plein joyeux de la fête villageoise, du son. » (le jury)

Bernadette Johnson, d’autre part, pour Disturbed Waltz, autoproduction (Suisse). « Une nouvelle pièce d’orfèvrerie sonore couronnée pour sa construction, la désarticulation musicale malicieuse qui la constitue et l’humour mâtiné d’insolence qui la traverse » (le jury)

2) par une Mention spéciale le jury souhaite distinguer Jeanne Debarsy pour Maybe Nothing, une co-production Semi Silent & Babelfish (Roumanie & Belgique)

3) le Prix du public va à Colin Black (Australie) pour Avian Love, une production Deutschlandfunk kultur (Allemagne)

V – Prix « Archives de la parole »

C’est un prix du « documentaire sonore ». Son intitulé fait référence à la collection historique d’archives parlées fondée en 1911 par le linguiste et pionnier de l’enregistrement Ferdinand Bruno ; une collection inspirante, dont la BnF assure la préservation et transmission, qui recèle des trésors ethnographiques mais contient aussi les voix des poètes de cette époque (notamment celle de Guillaume Apollinaire disant « Le Pont Mirabeau »).

1) Le Prix du jury va à Cicely Fell pour Call signs, une production Falling Tree (Grande Bretagne) pour la BBC Radio 4. Script
Pour l’ensemble des membres du jury c’est un “chef-d’oeuvre” comme on en rencontre rarement.
« Trouver de la beauté au milieu du désastre. Créer du sens et du lien dans la solitude. Tels semblent les pouvoirs accordés à la radio par Volodymyr, resté à Kiev sans sa famille depuis le début de la guerre en Ukraine, qui peuple le ciel de ses signaux morses et saisit des messages via des radios qu’il bricole. Un documentaire sublime qui nous offre une porte d’entrée inouïe sur la guerre en Ukraine, à travers le portrait d’un homme singulier et l’écoute de ses mondes sonores.» (Noémie Fargier) « Il arrive que des minutes soient transperçantes de beauté et d’audibilité. Ce sont des fragments temporels nécessaires – et d’autant plus nécessaires que par le miracle de la reproduction radiophonique ils sont partageables, fondateurs, une communauté de signaux masqués se crée, des spectres viennent nous rappeler l’histoire de l’Europe éventrée et ouvrir un champ de co-audition qu’il est de notre devoir d’accueillir. » (Sève Janssen)

2) le jury attribue par ailleurs deux mentions à Nanna Hauge Kristensen pour The Heart-shaped, autoproduction (Danemark) et à Sigita Vegyté, pour I Remember His Look. The Story of a Soldier and a Migrant, une production signée par la Lithuanian National Radio and Television (Lituanie)

3) partenaires des phonurgia nova awards 2023, les RIDM, Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal, décernent deux « Coups de cœurs » à des œuvres de cette section = le premier à Judith Bordas & Annabelle Brouard, pour Par elles-mêmes, (une production France Culture pour l’émission L’expérience, produite par Aurélie Charon)

« Un documentaire qui explore les possibilités libératrices de la prise de son au sein d’un foyer de jeune filles à Lyon. Un travail qui place l’écoute au plus proche des protagonistes et déplace la parole recueillie, entre témoignage brut, prises en main du microphone et transposition poétique.» (Noémie Fargier)

et le second à Anaïs Carton & Chloé Despax pour Violeta, (une production du CBAI avec le soutien de l’ACSR – Belgique). Ces oeuvres seront diffusées pendant les RIDM 2023 (15-26 novembre)

4) Le Prix du public revient à Nausicaa Preiss & Antoine Bougeard, pour Enfermé.e.s nulle part, autoproduction (France)

« Une œuvre dense qui aborde l’absurdité juridique des zones d’attentes. Un documentaire engagé, socialement et sonorement, qui donne forme à cette voie sans issue, à la fois hors du monde et au cœur même de la complexité du monde, de ses frontières, de ses réseaux.» (Noémie Fargier)
« Le jury a apprécié le choix des deux auteurs de produire un non-espace sonore séparant les voix de part et d’autre des enceintes. Les filtrages de ce monde filaire des communications téléphoniques nous tiennent à distance de ceux qui désespèrent de leur état de privation.» (Daniel Deshays)

13 résidences de création et d’accompagnement de projets.

Depuis 20 ans, des «  résidences de création », attribuées à des projets (soumis sous une forme écrite) viennent compléter le dispositif des Prix. L’objectif de chacune de ces résidences est de permettre le démarrage ou la finalisation d’un projet d’œuvre d’art radiophonique ou sonore, en bénéficiant d’un accompagnement technique et artistique sur mesure. Chacune de ces résidences est dotée de 2000 € par la SACEM. Elles sont au nombre de 4 cette année. En juin dernier, Avatar se joignait au GMEM – Centre national de création musicale Marseille, à Euphonia (Marseille) et à Art Zoyd Studios (Valenciennes) pour lancer une nouvelle résidence de création à l’occasion des Phonurgia Nova Awards 2023.

La récipiendaire de la Résidence Avatar/Phonurgia Nova 2023 est Pascale Théorêt-Groulx. Dans la prochaine année, l’artiste montréalaise sera accueillie en résidence à Québec pour la création de son installation sonore multicanal Passage obligé. Ce projet fait partie d’un cycle de recherche et création autour de la matérialité, l’imaginaire et les préoccupations sociopolitiques entourant les barrages. L’artiste s’intéresse au rôle de ces infrastructures dans la transformation des lieux qu’ils occupent, à leur place dans l’imaginaire collectif et à leur portée métaphorique en lien avec le corps humain.
La récipiendaire de la résidence Phonurgia Nova / Atelier-studio Euphonia (Marseille) Maïssoun Zenedine, pour la mise en oeuvre de son projet Chez Madeleine
Les récipiendaires de la résidence Phonurgia Nova / GMEM studio national de création musicale (Marseille) sont Gillis Van der Wee & Lotte Nijsten (Belgique), pour la réalisation de leur projet Liquid Polyphonies
Le récipiendaire de la résidence Phonurgia Nova / Art Zoyd (Valenciennes) est Lionel Hubert, pour son projet Artaud et l’IA

Aux 4 Résidences de création prévues, s’ajoutent deux résidences additionnelles dont les bénéficiaires seront Anne-Julie Rollet, accueillie à Euphonia pour Aïcha Algéria, et Jenny Cartwright & David Cherniak, accueillis au GMEM – Marseille, pour La ville intérieure.
De son côté phonurgia nova attribue pour la première fois 9 Résidences de “suivi de projet”.
Ces résidences, d’un format nouveau, permettent d’accompagner la naissance d’œuvres originales dans le spectre du podcast et de la création radiophonique. Elles permettent de démarrer ou de finaliser un projet radiophonique ou sonore en bénéficiant d’un accompagnement technique et artistique adapté.
Les 9 bénéficiaires pour l’année qui vient sont Gary Salin, pour Ces vies qui comptent / Joséphine Lunal, pour Texte à trous / Isabelle Vernay, pour Chaussures de danse en Sol majeur / Cécile Massin & Anouk Delfino, pour La Cité, les Enfants et le Vieux qui contait / Solène Kryst kowiak, pour Réussir à ne pas rater / Marguerite Fouletier, pour Parler quand même / Delphine Menoret, pour Une histoire minière à Saül / Erika Hernandez, pour Lambeau-Limbes / Agnès Souville, L’âme du bout
Réparties entre à Arles et Paris, ces résidences seront tutorées par Antoine Richard et Marc Antoine Granier, eux-mêmes lauréats il y a quelques années d’un phonurgia nova award en documentaire et fiction.