Mono ou stéréo ?
Il nous faut remercier Jean-François Pontefract pour le partage de ce magazine (très) spécial de l’ORTF, au titre improbable : Les micros et les caméras présentent leur magazine !
43 minutes d’antenne pour faire découvrir au téléspectateur les avantages de la stéréo sur la mono. Grand plaisir de retrouver à l’image Jacques Chardonnier qui fut, à la fin des années 80, un des piliers de nos Universités d’été de la radio d’Arles et le concepteur du module “Initiation artistique et technique à la réalisation sonore” toujours présent au catalogue des stages phonurgia nova et désormais animé par Bertrand Chaumeton, Chloé Sanchez, Raphaël Mouterde, Arnaud Forest dit Arno Bécane.
Plaisir aussi de découvrir le visage du réalisateur Jean-Jacques Vierne (1), un des grands noms de la fiction radio, compagnon du Studio d’essai de Pierre Schaeffer, dont les somptueuses adaptations radiophoniques figurent en bonne place dans l’anthologie 10 ans d’essais radiophoniques, du studio au club d’essai, 1942-1952 co-éditée en 4 CD par phonurgia nova et l’INA en 1990. En découvrant ces images incroyables (quelle TV aujourd’hui proposerait un sujet pareil aux téléspectateurs ?) je ne résiste pas à l’envie de citer le bon mot de Yann Paranthoën, emprunté à (l’excellent et trop peu connu) José Pivin à propos de la stéréo : « La différence entre un son mono et un son stéréo est aussi grande qu’entre un poisson sur l’étal d’un marchand et un poisson dans l’eau ». José Pivin (2), auteur du magnifique Transcamerounais (une traversée du Cameroun en train) et d’autres inoubliables documentaires sonores disait aussi : « Certains sons ne peuvent prendre de la valeur que précédés et suivis d’un désert de silence… » Un propos que les pressés de la souris (qui montent à l’écran, plutôt qu’à l’oreille) devraient méditer.
Marc Jacquin
PS. Il est donc vrai que les archives de l’INA recèlent des trésors, mais, se questionnera-ton : pourquoi les cachent-ils ? 😉
(1) On lui doit parmi plusieurs centaines de fictions radio, une épatante réalisation du Mystère de la Chambre jaune de Gaston Leroux, un feuilleton en 25 épisodes toujours en écoute sur le site de France Culture. ” Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat…“
(2) Pour aller plus loin dans la découverte du travail pionnier de José Pivin
© photo Pierre Jacquin, ” entrée du train en gare d’Arles” , workshop Field Recording animé par Félix Blume
