Les pépites de 2023 – Phonurgia Nova
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Les pépites de 2023

Les pépites de 2023

Des pépites à foison nous sont livrées par cette 28e édition qui déploie une vision réjouissante de la création sonore et radiophonique, francophone et mondiale. 
 
« Nous sommes très fiers de ce Palmarès plus international que jamais, du haut niveau des oeuvres déposées et de la qualité des débats critiques (1) qui se sont déployés dans l’enceinte du théâtre du CWB. Nous serions très heureux que vous puissiez partager nos coups de coeur. » (Christian Leblé Président de phonurgia nova).
 
L’oeuvre la plus imprévisible du cru 2023 est certainement Call signs, primée dans la catégorie « Archives de la parole ». Un documentaire produit par Falling Tree (Grande Bretagne) pour la BBC Radio 4. Une oeuvre bouleversante signée de Cicely Fell qui nous plonge dans la vie au jour le jour de Volodymyr, un « radio amateur » Ukrainien, resté à Kiev après l’invasion Russe pour soutenir les siens grâce aux signaux radio de l’ennemi qu’il capte… De l’avis unanime du jury, « un chef-d’œuvre ». De fait, rarement un micro aura été placé dans un rapport aussi charnel, intime et poétique avec l’actualité la plus tragique et brûlante.  En écoutant cette oeuvre, on songe à Good morning Vietnam de Claude Johner, de 1972, considéré comme un monument radiophonique.
 
Dans la catégorie « Découvertes Pierre Schaeffer » (réservée aux oeuvres d’autrices et auteurs de moins de 30 ans).
Le jury a été séduit par le travail de Lucy Charpie (France) qui avec Lignes de rive signe un documentaire remarquable. « Cette pièce m’a touchée car elle parle du temps éclaté de la psychanalyse, celui du passé agissant dans le présent, le temps des deux accidents qui se confondent, les temps de l’enfance et de l’âge adulte. Et surtout la culpabilité qu’on sent dans l’éclatement de l’accident : pourquoi pas moi ? Qu’ai je fait pour n’avoir pas pu éviter tout ça ? Et peut-être la punition par le deuxième accident qui renvoie au premier » nous écrit, au lendemain du Palmarès, la psychanalyste Jacqueline Schaeffer, (épouse du compositeur et pionnier de la radio de création).
 
Dans la catégorie fiction sonore
Le jury a été admiratif du travail de Stefano Giannotti (Italie), dans Mondi possibili produit par la SWR2 (Allemagne). Un voyage spatial, (agrémenté d’archives sonores de la NASA), commencé à l’intérieur d’une cuvette de toilettes conduit un astronaute à se promener dans le système solaire et au-delà, découvrant un univers peuplé partout de révolutions armées, d’animaux sauvages et domestiques, de personnages bizarres. « Un hörspiel virtuose et psychédélique, dont le jury salue la fantaisie et la liberté formelle. » (Noémie Fargier) 
 
Dans la catégorie art sonore
Le jury couronne Charo Calvo (Espagne) qui avait déjà décroché un Prix Phonurgia Nova en 2017, pour sa nouvelle pièce Wild tracks for you. « Écouter, enregistrer, transmettre. Comme une litanie, ces trois verbes ponctuent Wild tracks for you, une autoproduction qui dit le désir, l’art et la tâche de l’enregistrement de terrain (ou field recording). Comment naît un paysage ? Que documente-t-on quand s’allume la lumière rouge ? Quel désir (ou quelle nécessité) nous font poser le micro à tel endroit, dans telle situation ? L’autrice mêle aux vers d’un poème de Sean Street des paysages sonores qu’elle combine les uns aux autres. Du vide de la guerre où seules retentissent les détonations des obusiers au plein joyeux de la fête villageoise, du son. » (Bastien Gallet)
Le jury distingue aussi une création de Bernadette Johnson Disturbed Waltz remarquée pour « sa construction, la désarticulation musicale malicieuse qui la constitue et l’humour mâtiné d’insolence qui la traverse ». L’artiste Suisse qui vit à Bâle s’est plusieurs fois illustrée dans l’histoire de ce Prix par ses « miniatures sonores », hors du temps. Et par une maîtrise de l’aphorisme sonore porté au niveau d’un idéal esthétique : dire beaucoup avec peu. Chez elle, musiques et sons,  devenus rares, en sont d’autant plus précieux qu’ils se dissolvent dans le vide, apportant plus de questions que de réponses.
 
Dans la catégorie Field Recording 
C’est vers la première réalisation sonore d’un cinéaste Chilien, Diego Véliz, que se sont portés les suffrages enthousiastes du jury : Sound Desert. C’est une grande fresque sonore en 5 parties, la peinture sonore d’une zone tri-frontalière située entre la Bolivie, le Mexique et le Chili où habite l’auteur. « Sound Desert est récompensé pour son format original, son souffle et la multiplicité de perspectives relayées par le geste d’enregistrement de l’auteur, combinant rigueur ethnographique et réalisme magique. »  (Gilles Aubry)
 
Tout le Palmarès, Jeanne Debarsy, Judith Bordas, Colin Black, Lucie Charpy, Yiochi Kamimura, Pierre Costard, etc… ici en écoute gratuite
 
(1) Ces passionnants débats, intégralement filmés, seront mis en ligne dans quelques jours sur notre You Tube puis archivés par la BnF.