creuser sa voix
En art, la formation initiale en école est loin d’être suffisante, c’est l’accumulation d’expériences qui est nécessaire. C’est pourquoi nous inventons de nouveaux stages de formation a l’audio créatif. Ainsi avec Benjamin Abitan, réalisateur de fictions à France Culture, nous proposons un nouveau module de formation pour comédiennes et comédiens. Son objectif ? Désapprendre les habitudes du théâtre pour découvrir les potentialités du jeu au micro.
Dans le virage actuel vers l’audio, auquel participe l’essor du podcast, la fiction sonore est une fenêtre incomparable vers l’imaginaire. Les auteurs de podcasts s’inspirent de la tradition de la fiction radio pour maintenir une écoute audacieuse et aventureuse. Maintenant que les territoires du talk convivial et du story-telling sont défrichés, le podcast est mûr pour aborder les rivages sonores de la fiction et du documentaire de création. C’est aussi un nouveau terrain de jeu qui s’offre au comédien. C’est à travers sa voix et sa mise en jeu au micro que les histoires continueront à se raconter.
Dans ce stage proposé par Benjamin Abitan (dont la prochaine édition aura lieu en août 2021 à Dinard), il ne s’agira plus de se demander comment une voix va servir un texte, mais comment telle voix trouve à se réaliser dans un texte. La voix est première, elle précède et excède le texte. C’est pourquoi, chaque participant s’appropriera, par une succession d’exercices pratiques de difficultés croissantes, l’espace de sa voix microphonique. Un espace élastique, tendu par le pouvoir évocateur de la parole et des sons. Un espace immatériel, sans aucune limitation corporelle, sans commune mesure avec le théâtre ou le cinéma, attachés à la physique des corps et à leurs déplacements.
Durant 5 jours, ce stage entraine comédiennes et comédiens à l’art de l’adresse à l’auditeur, les prépare au livre audio, à la fiction radiophonique, en direct et au podcast. On y expérimente le pouvoir grossissant du micro, comparable à celui de la caméra et au gros plan au cinéma, qui ont modifié notre rapport à l’acteur en augmentant la dimension des visages à l’écran. Mais surtout, on y explore l’art de creuser dans un texte un espace pour l’écoute.
