Yann Paranthoën vivant
“Pa-ran-tho-ën”, un nom qui brille au firmament de la “création radiophonique” et que les amateurs se refilent un peu “sous le manteau”… Il disait se méfier autant de la définition du documentaire que de celle de la musique.« Je suis à la recherche de couleurs que je ne peux pas nommer et dont pourtant presque tout dépend. » Cette phrase de Vincent Van Gogh était comme une devise pour lui. Yann Paranthoën nous a quitté en 2005. Son nom n’apparaît plus sur les antennes de France Culture ou de France Inter, sauf furtivement. Mais son oeuvre lui survit, malgré les entraves à sa diffusion. Elle est synonyme de promesses sonores jamais déçues. Lulu, On Nagra, Questionnaire pour Lesconil, Le Temps des Seigneurs, Au bois du Roy des cochons y-en-à-guère, le Phare des Roches-Douvres, Les Mangeurs de pomme de terre, L’Effraie… plus de 45 créations importantes figurent à son catalogue, une dizaine d’entre-elles sont toujours disponibles en CD grâce aux efforts conjugués du label Ouïe-dire et des éditions phonurgia nova, ses deux principaux éditeurs. Un film de Pilar Arcila (Au fil des sons), édité en DVD, le montre au travail, dans son inlassable tête-à-tête avec les sons. Patiemment, l’homme assemble un à un des sons et nous laisse les images à fabriquer. “Il n’est ni bruiteur, ni archiviste, ni compositeur et probablement, il est tout cela à la fois. Décrire l’activité de Yann Paranthoën nécessite plusieurs termes indissociables, il est réalisateur radiophonique d’une réalité devenue fiction sous ses doigts.” (Daniel Deshays). Dans l’exposition que lui consacre actuellement le Festival d’Angoulême, Emmanuel Guibert lui fait une place à part et salue en lui le plus extraordinaire “cinéaste sonore” que la radio ait connu ! “Cinéaste sonore” voila une bien jolie formule. A retenir !