Composition & narration – Phonurgia Nova
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Approfondissement

Composition & narration

Benoît Bories

Préambule

 

Ce stage est né d’un désir : celui de jeter des ponts entre différents univers sonores, ordinairement cloisonnés : la narration documentaire/fictionnelle, la composition électroacoustique et le field recording. Ces pratiques sont à la fois distinctes, mais potentiellement reliables, poreuses, comme le démontrent les créations de Luc Ferrari ou plus près de nous, de Chantal Dumas, Floy Krouchi, Marie Guerin, Amandine Casadamont, Meira Asher, Gilles Mardirossian, Felix Blume, Joaquim Cofreces, Marc-Antoine Granier et d’autres. Penser leur articulation, imbrication, emboîtement, peut contribuer à enrichir la palette d’une écriture sonore dont les codes sont toujours à ré-inventer.

 

Contenu

 

Prenant appui sur la double expérience musicale et documentaire de Benoit Bories, les participants de ce stage se mettront en quête de formes hybrides de narration. Nulle prétention de livrer des recettes clés-en-main mais plutôt le désir de provoquer des questions pour ouvrir la palette des possibles, construisent son déroulé. En 5 jours, il s’agira de questionner les frontières entre paysage sonore, recherche de musicalités et propos narratif. Ce temps sera consacré à expérimenter des écritures croisées dans lesquelles le sensible où le suggéré prennent le relai du discours. Comment faire ressortir la musicalité de ce que je souhaite raconter, sans tomber dans l’illustration ou l’artifice ? Sans fausser le rapport au monde de mes personnages ? Quels sont les outils à ma disposition pour extraire la musicalité des matières sonores collectées sur le terrain ? Comment ne plus avoir simplement l’impression d’habiller acoustiquement mon récit mais offrir des pistes d’écoutes complémentaires à ce qui se dit ? Comment affiner mon écriture, travailler ma patte sonore ? Nous sommes souvent amenés à nous poser ce type de questions lorsque nous souhaitons penser la globalité sonore d’un projet. Il est aussi parfois utile de repartir de cette question simple : « Pourquoi avoir choisi d’utiliser le sonore afin de raconter une histoire ? »

Cette formation qui s’adresse à des participants déjà engagés dans une pratique du sonore, se propose d’aborder ces différentes questions, à la fois à travers l’écoute et l’analyse de différentes pièces sonores, mais surtout à travers la découverte et la mise en pratique des outils de composition sonore.

Objectifs pédagogiques

 

–       Nourrir, cultiver ou bousculer ses processus créatifs en incorporant la palette compositionnelle venant de l’électroacoustique
–       Explorer des outils de transformation sonore et de synthèse tels que GRM Tools, Native Instuments et Izotope.
–       Repenser le documentaire sonore, dans sa dimension de « dynéma-phonie » (Pierre Schaeffer), c’est à dire d’un son travaillé par couches et jouant sur les différentes dynamiques sonores (profondeurs de champ)
–       Aborder la performance sonore live et la mise en espace de son travail dans des contextes publics.

Déroulé

 

Chaque journée alternera des parties théoriques et techniques, pendant lesquelles l’intervenant décortiquera le montage de ses propres pièces de façon à apporter des exemples techniques précis, et des parties théoriques artistiques présentant des outils, concepts, méthodes et traitements au service d’une intention artistique. Bien que suivant un canevas précis, le stage sera modulé en fonction des questionnements concrets de chacun.e.

1er jour
·      Présentation du stage, des participant.es. Découverte des attentes et des projets de création sonore de chacun.e et des intentions sonores inhérentes à ces projets
·      Première séance d’écoute analytique de pièces sonores[1]. Écoute également d’extraits de pièces avec visionnage de bancs de montage. Description et analyse des partitions du paysage et des éléments de composition acousmatique.
·      Apport théorique technique : Rappels sur le phénomène sonore. Les différents dispositifs de prises de sons couramment utilisés. Comment enregistrer l’espace, le mouvement, penser ses prises en fonction d’une écriture par strates sonores. L’importance de bien classifier ses matières sonores. L’intérêt d’aborder son futur montage comme une partition musicale.
·      Apport théorique artistique : comment dresser une cartographie sonore associée aux personnages de la narration, aux lieux et espaces temporels traversés par le récit. Comment enregistrer le terrain en vue de le re-composer. Constitution d’un formalisme de captation sonore.
·      Petits exercices pratiques de prises de sons en collectif, puis captations individuelles à partir des projets de chacun.e. Réalisation de nouvelles captations pour les projets appelant des compléments de tournage.

2ème jour
• Suite de l’exercice pratique de la veille.
• Deuxième séance d’écoute analytique de pièces sonores, certaines avec bancs de montage, en lien avec ce qui a été vu la veille et préambule à la journée.
• Apport théorique technique : révision des bases de l’échantillonnage sonore, découverte des outils de transformation électro-acoustique des matières (synthèse granulaire, additive, soustractive), l’importance de l’automation des effets dans la dramaturgie musicale des matières transformées.
• Partie théorique artistique : intégration de la composition à une narration documentaire ou fictionnelle, différents cas de figure : créations de résonance, d’allégorie et métaphore sonore, lien entre réel et évocation mémorielle, amplification de climax en fonction du déploiement musical. Construction narrative par le biais du sensoriel.
• Exercices pratiques d’échantillonnage sonore sur les matières sonores captées sur place ou amenées par chacun.e ?

3ème jour
• Suite des captations sonores éventuelles.
• Troisième séance d’écoute analytique de pièces sonores, certaines avec bancs de montage, en lien avec ce qui a été vu la veille et préambule à la journée.
• Apport théorique technique : poursuite de l’exploration des outils de transformation électro-acoustique des matières : les outils travaillant sur l’analyse ADSR (enveloppe) des matières. Le principe de greffe sonore entre différentes matières. Paramétrage de ces effets.
• Apport théorique artistique : Faire sonner un paysage sonore, révéler son potentiel musical tout en conservant ses attaches avec le réel. Question de l’équilibre entre concret et abstraction musicale, toujours au service d’une narration. Préparer la mise en partition de sa pièce en fonction d’une dramaturgie. Classer ses matières en fonction de leurs apports musicaux.
• Exercices pratiques
• Continuité d’exercices pratiques d’échantillonnage et de transformation sur les matières des participants.
• Montage papier de la mise en partition des différentes compositions des participants.

4ème jour
• Tout au long de la journée, poursuite des exercices de composition et/ou captation de nouvelles matières nécessaires aux différents projets.
• Bilans individuels sur l’avancement de ces projets personnels.
• Apport théorique technique : Ajouts des textures sonores à la composition globale, évaluation de leurs apports narratifs et dramaturgiques. Les différentes façons de lier le geste instrumental à la manipulation des outils de transformation des sons : contrôle des automations sur Reaper, le MIDI sur Reaper, le principe d’instruments virtuels. L’utilisation de l’écriture des automations comme apport dramaturgique à sa composition. Éléments de mixage pour travailler la dramaturgie de sa composition.
• Apport théorique artistique : penser l’évolution dynamique de ses matières, la progression de sa composition, le frottement des matières tout au long du récit pour signifier au delà du discours.
• Exercices pratiques : chaque participant.e choisit une séquence de son projet et travaille à lui donner une forme live qui sera présentée en fin de journée le lendemain, en conclusion de la formation.

5ème jour
• Tout au long de la journée, poursuite des exercices pratiques de montage de séquence.
• Apport théorique technique : la gestion de la spatialisation sur Reaper. Quelques réponses pour un format live spatialisé.
• Apport théorique artistique : penser la restitution in situ d’une création sonore spatialisée.
• Restitution des séquences montées par les participant.es.

[1]   On peut citer, entre autres, Chantal Dumas, Floy Krouchi, Marie Guerin, Amandine Casadamont, Meira Asher, Gilles Mardirossian, Felix Blume, Joaquim Cofreces, Marc-Antoine Granier, Christophe Rault.

 

Informations générales

 

Public

Cette formation s’adresse à des participants déjà engagés dans une pratique du sonore qu’elle soit liée au spectacle vivant, à la performance, à l’audiovisuel, ou au documentaire radio.

Pré-requis

Nous travaillerons sur le logiciel Reaper. Il est nécessaire que chaque participant.e en ait une bonne connaissance de ce logiciel. Une expérience significative en prise de son documentaire est également exigée. Il est impératif de venir en stage avec un projet personnel, même au stade de l’esquisse ou des rushes.

Approche pédagogique

Le formateur/la formatrice prennent connaissance en amont des attentes et du parcours de chacun.e. La formation peut être ainsi modulée dans le respect du contenu pédagogique annoncé.
– L’apprentissage par le « faire » est centrale. Les méthodes de travail y poussent à l’extrême le principe de l’enseignement par la pratique et une dynamique participative avec la valorisation des retours d’expérience.

Evaluation

  • Pré positionnement en amont de la formation : dossier
  • Évaluation en continue par le formateur/la formatrice
  • Évaluation finale avec mise en situation

Un entretien individualisé à l’entrée en formation et à l’issue de la formation, permettent de mesurer la progression réalisée par chaque participant au regard de ses objectifs personnels. Une attestation individuelle de fin de formation, rappelant les objectifs visés, est remise à chacun. Un questionnaire d’évaluation qualitative du stage est soumis à chaque participant après la formation et analysé par l’équipe pédagogique. Ces retours permettent d’optimiser le dispositif du stage.

Admission en formation

Chaque candidat reçoit en amont de la formation un questionnaire d’auto-évaluation dans lequel il retrace son parcours et formule ses besoins. Nous nous assurons ainsi de l’adéquation de vos attentes avec les caractéristiques de la formation. Ce questionnaire d’autoévaluation est à solliciter et à retourner par mail (info@phonurgia.org) au minimum un mois avant le début de la formation.

Moyens pédagogiques

– Une équipe pédagogique composée d’un.e professionnel.le reconnu.e, et d’un.e assistant.e au-delà de 8 participants
– Une équipe logistique présente notamment pour faciliter les prises de sons (lieu, matériel, contacts…) et la vie du stage (repas, déplacements, hébergement, questions pratiques)
– Une bibliothèque d’ouvrages sur le son, l’écoute, les arts du son et de la radio  et une importante phonothèque d’étude.

Moyens techniques

Nous mettons à disposition du matériel de prise de son, montage et mixage. Parmi lesquels : stations de montage MacBookPro et PC équipées du logiciel Reaper. Surfaces de contrôle Icon Plateforme M. Ecoutes monitoring : Cabasse Goelette, Yamaha HS8 MP ou Génélec 8040. Enregistreurs : Zoom H5 et Sounddevice MixPre 3. Casques : Beyerdynamic DT 770 Pro. Microphones : Beyer 88, Rode NT3, NT4, NT5, Shure SM58, AudioTechnica AT 825, AT 40415, AT 8022, Sennheiser MD 21. Schoeps CCM41 et CCM8. Perches, bonnettes, Rycote. Nous vous recommandons néanmoins de vous munir de vos propres équipements (casque, micros, enregistreur, ordinateur) si vous en possédez. Vous conserverez ainsi vos repères personnels, et pourrez en approfondir la maîtrise.

Intervenant

 
Benoît Bories

Documentariste et créateur sonore, Benoît Bories produit des documentaires et des créations sonores pour France Culture, Arte radio, la RTBF, la RTS, Deutschland Radio Kultur et ABC. Depuis quelques années, il élabore également des créations sonores pour le spectacle vivant, des installations et des performances live. Au cours de ses expériences, il a été amené à établir un formalisme d’écriture sonore qui lui est propre, empruntant au documentaire social, à la composition acousmatique et à l’écologie sonore. Benoit Bories a remporté plusieurs prix et nominations à l’international.

Informations

 
18-22 mars 2024, Arles Arles Toutes les sessions :

Durée : 5 jours (35h)
Effectif : 8 participants maximum
Etudiant : 450 euros
Individuel : 700 euros
Formation continue : 1750 euros
Financement OPCO (AFDAS,…) ou Pôle Emploi possible

Plus de renseignements sur ce stage
Par téléphone au 06 09 64 65 39
Par email : info@phonurgia.fr