Nuit de l'écoute 2024 – Phonurgia Nova
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Nuit de l’écoute 2024

Nuit de l’écoute 2024

Dans le sillage des Nuits de l’écoute initiées de 2005 à 2001, c’est une nouvelle invitation à déambuler, sous casques audio, à la tombée du jour, le long du quai du Rhône et dans les salles du Musée Réattu endormi.

Cette nouvelle dérive sonore de plus de deux heures trente s’articule autour de trois oeuvres sonores remarquables, ancrées dans la fiction, qui mettent le réel sous tension (par des procédés de composition multiples). Pas n’importe quel réel : le fleuve, pris comme figure la frontière entre le monde des vivants et des morts. Ces constructions sonores explorent notre relation avec cet au-delà inconnaissable, questionnent le passage et les rituels dont nous accompagnons les morts pour esquisser avec eux un dialogue – par delà les apparences. A cet endroit précis de la courbure du fleuve, cette thématique n’est pas fortuite : elle n’est pas sans faire écho aux pratiques funéraires d’Arles à l’époque médiévale quand les défunts débarqués de frêles embarcations venues s’échouer sur la berge étaient conduits à travers la ville, pour être inhumés religieusement au coeur de la célèbre nécropole chrétienne des Alyscamps.

Arles, le taureau, les lions et Wally  de René Jentet – cette création tournée sur les quais et dans les arènes un jour de juillet 1970 où la radio était en grève – née donc d’un hasard -cherche à capter l’esprit de la ”fête” qui s’empare d’Arles pendant la feria. A travers la sensibilité et la vive intelligence de la jeune Wally, elle questionne le monde à la fois tragique et magique de la corrida, jetant un regard inattendu sur une ville énigmatique encore marquée par les outrages de la guerre, dans laquelle le jeune photographe Lucien Clergue (natif du signe du Lion) surgit et ferraille pour imposer la photographie…  Le personnage central de cette pièce radiophonique n’est autre, du reste, que son modèle de nu féminin, Wally Bourdet ! Qui, ce 8 juin, accompagnera de quelques mots l’écoute de ce documentaire spécial qui, au seuil des années 70, annonce des formes poétiques inédites, qu’à son tour, plus tard, un Yann Paranthoën fera fleurir sur les ondes de France Culture.

Les morts ne l’entendent pas de cette oreille de Judith Bordas (2023), est le fruit d’une immersion dans les archives de l’INA. C’est à l’origine une commande de la SCAM, dont le cadre est sublimé par l’autrice (plasticienne de formation et metteuse en scène), pour nous introduire au coeur  de la disparition, dans le vertige de l’effacement.

Le Passeur d’eau de Fabien Arca (2017) est au départ un travail de fiction enregistré avec la complicité d’arlésiennes et d’arlésiens rencontrés « par hasard » dans les ruelles de la ville, sur le pont de Trinquetaille et sur les berges du Rhône, à l’occasion d’un stage de fiction animé par deux figures de la création radiophonique  : Alexandre Planck et Antoine Richard. Cet essai, qui ricoche entre les mots, par un phénomène d’aimantation, fait son miel de la déconcertante facilité avec laquelle les arlésiens basculent dans la fable, plongent dans l’imaginaire, entretenant chez l’auditeur un doute durable : ce passeur d’eau a-t-il existé ?

Entrée libre mais  réservation vivement conseillée. Elle s’effectue directement auprès du service du public du Musée Réattu au 04 90 49 37 58 ou par mail reattu.reservation@ville-arles.fr

Actualité détaillée du Département d’art sonore Musée à retrouver sur son site.