Nuit de l'écoute 2024 – Phonurgia Nova
30337
post-template-default,single,single-post,postid-30337,single-format-standard,post-nuit-de-lecoute,header_style_dark,phonurgia_side_playlist_active,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-child-theme-ver-1.0.0,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-5.4.2,vc_responsive
 

Nuit de l’écoute 2024

Nuit de l’écoute 2024

Dans le sillage des Nuits de l’écoute initiées de 2005 à 2001, c’est une nouvelle invitation à déambuler, sous casques audio, à la tombée du jour, le long du quai du Rhône et dans les salles du Musée Réattu endormi.

Cette nouvelle dérive sonore de plus de deux heures trente s’articule autour de trois oeuvres sonores remarquables, ancrées dans la fiction, qui mettent le réel sous tension (par des procédés de composition multiples). Pas n’importe quel réel : le fleuve, pris comme figure la frontière entre le monde des vivants et des morts. Ces constructions sonores explorent notre relation avec cet au-delà inconnaissable, questionnent le passage et les rituels dont nous accompagnons les morts pour esquisser avec eux un dialogue – par delà les apparences. A cet endroit précis de la courbure du fleuve, cette thématique n’est pas fortuite : elle n’est pas sans faire écho aux pratiques funéraires d’Arles à l’époque médiévale quand les défunts débarqués de frêles embarcations venues s’échouer sur la berge étaient conduits à travers la ville, pour être inhumés religieusement au coeur de la célèbre nécropole chrétienne des Alyscamps.

Arles, le taureau, les lions et Wally  de René Jentet – Née du hasard d’une grève des techniciens de France Culture à Avignon, cette création enregistrée un jour de juillet 1970, cherche à capter l’esprit de la ”fête” qui s’empare d’Arles pendant le temps de la feria. Déambulant entre les quais du Rhône et les Arènes, l’émission jette un regard inattendu sur une ville énigmatique, encore marquée par les souvenirs de la guerre, dans laquelle le jeune photographe Lucien Clergue (natif du Lion) ferraille durement pour imposer la photographie… Le personnage central de cette émission n’est autre du reste que son modèle de nu féminin, Wally Bourdet, qu’il a désignée comme guide à René Jentet pour cette déambulation improvisée. Par sa liberté formelle, l’émission annonce, au seuil des années 70, des formes poétiques inédites, qu’à son tour, un peu plus tard, un Yann Paranthoën fera fleurir sur les ondes de France Culture. Construite autour d’une rencontre non préméditée, de celles que favorise le micro, elle constitue un jalon dans la production de René Jentet dont les titres, “Pour quoi ?”, en 1973, “Sonno”, en 1974, “Rouge” en 1976 (qui est probablement son chef-d’oeuvre), ont marqué l’histoire de la création radiophonique, en s’inspirant des techniques de tournage et d’écriture du cinéma.

Les morts ne l’entendent pas de cette oreille de Judith Bordas (2023), est le fruit d’une immersion dans les archives de l’INA. C’est à l’origine une commande de la SCAM, dont le cadre est sublimé par l’autrice (plasticienne de formation et metteuse en scène), pour nous introduire au coeur  de la disparition, dans le vertige de l’effacement.

Le Passeur d’eau de Fabien Arca (2017) est au départ un travail de fiction enregistré avec la complicité d’arlésiennes et d’arlésiens rencontrés « par hasard » dans les ruelles de la ville, sur le pont de Trinquetaille et sur les berges du Rhône, à l’occasion d’un stage de fiction animé par deux figures de la création radiophonique  : Alexandre Planck et Antoine Richard. Cet essai, qui ricoche entre les mots, par un phénomène d’aimantation, fait son miel de la déconcertante facilité avec laquelle les arlésiens basculent dans la fable, plongent dans l’imaginaire, entretenant chez l’auditeur un doute durable : ce passeur d’eau a-t-il existé ?

Entrée libre mais  réservation vivement conseillée. Elle s’effectue directement auprès du service du public du Musée Réattu au 04 90 49 37 58 ou par mail reattu.reservation@ville-arles.fr

Actualité détaillée du Département d’art sonore Musée à retrouver sur son site.