Yann Paranthoën for ever
En publiant ici dans les pages du Monde ce papier relatif au retour des sons de Yann Paranthoën sur les ondes publiques, Emilie Grangeray met en lumière une figure importante et une période quasi emblématique, totémique diraient certains, de la création radiophonique en France, et singulièrement à France Culture, qui accueillit durant près de 40 ans ses créations documentaires conçues “en marge de ses programmes” bien que la plupart du temps montées et mixées dans ses studios, en l’occurrence le plus souvent dans la cellule 208 dont il avait fait, avec la complicité active d’Alain Trutat, (et au grand dam de nombre de techniciens et opérateurs du son), son atelier, son labo créatif personnel. Ce papier du Monde – et l’émission de Bastien Lambert « Carte postale de Centuri » réalisée par Gilles Mardirossian avec la complicité et les archives de Claude Giovannetti (1) qui en est le détonateur – sont l’occasion de signaler divers entretiens en ligne qui font entendre la réflexion de ce créateur radiophonique hors-pairs, à la fois inspiré et inspirant, qui se définissait avant tout comme un “tailleur de sons” – titre d’ailleurs que Thierry Compain retiendra pour le long-métrage documentaire qu’il lui consacra au début des années 90, (et dont l’édition DVD souvent suggérée à son auteur, ou la diffusion sur la plateforme Tënk.fr seraient une bonne idée). Parmi ces grands entretiens dont l’écho se perpétue jusqu’à nous, outre ses « Propos d’un tailleur de sons » recueillis par Alain Veinstein et toujours disponibles en livre de poche aux éditions Phonurgia Nova, il convient de mettre en avant celui, d’une ampleur historique et encyclopédique, que le peintre et passeur de sons Jack Vidal enregistra le 16 juillet 1991 pendant l’Université d’été de la radio d’Arles, en marge des Rencontres de la photo et loin des cliquetis des appareils des photographes.
(1) Emission (Fr., 2024, 57 min) proposée par France Culture et disponible en replay sur le site de la station comme sur toutes les plates-formes d’écoute habituelles
(2) Un entretien passionnant, miraculeusement préservé et disponible ici
