Un spectacle sonore en mobilité – Phonurgia Nova
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Un spectacle sonore en mobilité

Un spectacle sonore en mobilité

Dans l’écrin du Château Hébert, Phonurgia Nova, organisait la semaine dernière un workshop « Nouvelles fictions radio live » avec le Collectif Wow !

L’enjeu principal pour les 10 participants était d’apprendre à « écrire pour la mobilité »  : concevoir et exécuter en direct un spectacle sonore (et accessoirement visuel)  pour un média particulier (l’écoute au casque)  à partir des contraintes et des suggestions poétiques multiples du lieu. Au fil du workshop, chaque participant s’est ainsi fait auteur, technicien, concepteur sonore, bruiteur, musicien, dramaturge, comédien.
Le principe de cette forme (encore expérimentale) de spectacle radiophonique nomade à la croisée de la scène et des ondes, est d’immerger les spectateurs dans le son. C’était le cas dimanche lors de cette restitution. Dès son arrivée le public est équipé de casques stéréo sans fil. Le vent souffle aux abords du Château quand la performance commence. Les sons et les voix qui lui parviennent des baladeurs, l’embarquent dans une narration qui transfigure la perception du paysage et des lieux. Celle-ci se déploie au fur et à mesure de ses déplacements sur le site. D’abord invité à profiter de la vue exceptionnelle sur l’horizon marin  (tandis que dans son casque lui parvient la voix d’un homme décrivant sa relation paradoxale de fascination mêlée d’inquiétude face à la mer qu’il préfère, dit-il, observer de loin), le spectateur se glisse ensuite à l’intérieur du Château, où d’autres scènes mi-écrites mi-improvisées se construiront dans son casque. Certaines ont été enregistrées en amont de la performance, mais l’essentiel est joué sous ses oreilles et ses yeux en direct. Ainsi assiste-t-on à la fabrication de chaque tableau,  à la mise en place de chaque bruitage ou musique. Les intermèdes  font entendre le bruissement des pas du public sur les parquets d’époque. On fait attention à ne pas se prendre les pieds dans les câbles qui serpentent au sol. L’écoute est tendue comme un arc. Tout est fabriqué dans la fragilité de l’instant. Le fil thématique choisi par le groupe est ténu, mais propice à l’onirisme comme au drame….  Un seul filage aura été possible avant la restitution : le public découvre un résultat « brut de décoffrage »  – plutôt réussi si on prend en compte la brièveté du temps de gestation. Une production « normale » nécessiterait au moins 3 semaines de création. « Dans cette formule que nous affectionnons le public a le privilège d’entrer dans la fabrique des histoires » , explique Marc Jacquin directeur de phonurgia nova. Une expérience qui sera renouvelée en 2023  toujours avec la complicité du Collectif belge Wow ! qui assumait, pour la deuxième fois, la direction pédagogique du stage.
Cette année encore, phonurgia nova prend ses quartiers d’été à Dinard pour une « Summer school of sound ». D’autres rendez-vous d’écoute seront proposés en juillet et août autour des stages. Stay tuned !