Nous sommes fiers de partager avec vous le Palmarès 2021.
256 œuvres issues de 21 pays, 38 oeuvres nominées : cette 26ème édition offre de multiples perspectives sur la création radiophonique et sonore d’aujourd’hui. En désignant les projets les plus exaltants, le jury a exploré la créativité foisonnante d’une nouvelle génération d’autrices et d’auteurs qui, en Europe et dans le monde, s’empare des outils d’enregistrement et du podcast pour nous inviter à écouter autrement. Dans la lignée des précédentes et dans chacune des 5 sections qui la composent, cette 26ème édition a gardé le cap en célébrant la liberté de raconter avec et par les sons, sur les ondes et au-delà, dans le champ du podcast notamment. Elle récompense des auteur.e.s qui, par mille et un chemins, repoussent les frontières de l’écoute. En désignant les projets les plus singuliers, le jury signe un palmarès très international au sein duquel co-habitent des formes légères auto-produites et des productions ambitieuses portées par de grandes maisons de radio, qui maintiennent une tradition de création sur les ondes publiques.
Prix Field Recording / Paysage sonore / Musée Réattu Ville d’Arles :
Action Pyramid Hoverflies, Reed Pipes, Cockchafers, Bullroarers – autoproduction, (Grande-Bretagne) (écoute).
“Pour sa capacité à nous déplacer, pour sa manière espiègle de nous faire vibrer à une autre échelle, pour la puissance de son désir d’aller sur le terrain de l’autre et de créer du terrain partagé, pour cette manière singulière de faire monde, la pièce qui fait mouche cette année !” (Floriane Pochon, membre du jury)
Mention à Vincent Grimaldi Geophana – autoproduction (Suisse) (écoute)
Cette pièce mêle enregistrements de terrain de phénomènes naturels, sons d’insectes captés dans le Luberon et les Grisons, et sons créés à l’aide un synthétiseur modulaire. Elle explore l’interaction entre ces sons d’origines disparates et la continuité des formes qu’ils proposent. Sons d’origine microphonique et artefacts sont volontairement mêlés pour souligner cette porosité d’un monde à l’autre. Chercheur en perception auditive et artiste sonore, Vincent s’intéresse à l’interaction entre paysage sonore naturel et artefacts contemporains, en mêlant field recording et noise.
> Prix Découvertes Pierre Schaeffer :
Mélia Roger & Grégoire Chauvot Birds and wires – autoproduction (France) (
écoute)
“Une très belle rencontre sonore avec ces oiseaux acteurs musiciens qui conjuguent les volutes et les mélismes de leur vol avec des ponctuations timbrées des cordes de barbelés tendues comme des contrebasses fantomatiques. Avec une grande maîtrise du son, de sa captation, un art subtil du mixage à peine décelable, Mélia Roger et Grégoire Chauvet nous invitent à goûter cette rencontre du vivant avec l’art sonore comme un instant intriguant et appaisant.” (Jean-Loup Graton, membre du jury)
> Coup de coeur du Centre Wallonie-Bruxelles :
Claire Messager & Fanny Dujardin L’échappée – autoproduction (France) (
écoute)
“Un document sonore à radicale hauteur d’enfant, une réalisation qui s’ancre dans un processus immersif audacieux et parfaitement maîtrisé, mobilisant le microphone comme un outil de parole et d’éveil à l’écoute. Par un geste de décentrement humble et généreux, cette oeuvre saisit et restitue la puissance, la beauté et l’histoire sociale à l’oeuvre dans les presque rien de l’enfance.” (Séverine Janssen, membre du jury)
> Prix Nouvelles Fictions Sonores :
Mehdi Bayad, Rouge Vif, autoproduction, (Belgique) (
écoute)
Un huis clos radiophonique jouant avec les frontières du réel. Dans un studio insonorisé, deux hommes enregistrent un podcast. Mais de curieux événements interrompent bientôt l’expérience. Cette fiction est librement inspirée d’un essai de Jacques Rancière : Le spectateur émancipé.« Comment transformer le spectateur en être agissant ? C’est la question qui traverse en substance l’essai philosophique de Jacques Rancière. Arracher l’auditeur à sa passivité en le rendant acteur et maître de l’œuvre qu’il écoute, voilà ce qui a motivé la conception de cette fiction. Faire en sorte que l’auditeur s’approprie les codes d’une fiction, et plus généralement d’un podcast dans son processus de création, afin de pouvoir les déconstruire minutieusement et proposer lui-même la morale ou le sens à donner à l’histoire. De façon implicite, l’enjeu qui sous-tend une telle démarche est d’esquisser un parallèle entre le fait d’être actif dans l’écoute et dans notre propre existence : cette fiction se veut une injonction à la révolte, au refus des normes et des limites qui codifient nos vies et prétendent les gouverner. » Mehdi Bayad
Mention à
Klaire fait Grr (Claire Fegrinelli), GODCAST – Le Podcast de Dieu – ARTE Radio
(France) (
écoute)
Que faire quand on est Dieu, et qu’on a un peu cramé son image de marque ? Lancer son podcast, évidemment. Rien de mieux pour reconquérir sa fanbase et réussir son comeback auprès de la commu. Le problème, c’est que Dieu n’a jamais bien compris la définition du podcast. D’un autre côté, personne n’a jamais bien compris la définition de Dieu. Ça leur fait déjà un point commun. Alleluia. Klaire fait Grr
> Prix Art Sonore / Sacem :
Loré Lixenberg, theVoicePartyOperaBotFarm – Österreichischer Rundfunk KunstRadio et Deutschlandfunk Kultur, (Autriche et Allemagne) (
écoute)
Ce prix accueille les formes les plus expérimentales de la radio de création. Sa lauréate cette année est une figure active de la musique contemporaine. Mezzo-soprano, elle développe depuis plusieurs années des « opéras en temps-réel » et autres « applications » de rencontres vocales. Elle est leader du « Voice Party » en Angleterre.
Mention à
Antje Vowinckel, Gipfeltreffen (Rencontre au sommet) – autoproduction, (Allemagne) (
écoute)
La mélodie des dialectes se transporte de génération en génération depuis des millénaires, pourtant il n’y a pas de technique pour les transmettre. Personne pour les fixer. Ils échappent à la normalisation. Saisir leurs courbes mélodiques semble vain et absurde. Antje Vowinckel prend cette démarche au sérieux. Compositrice, artiste radio et performeuse, Antje Vowinckel vit à Berlin. Ses compositions, installations et performances sont souvent basées sur des improvisations parlées (Automatic Speaking).
> Prix Archives de la Parole / BnF :
Alice Milot & Charlie Dupiot, Chère(s) voix – Postscriptum-Podcast, (France) (
écoute)
François, 44 ans, architecte, s’exprime avec une voix aiguë qui n’a jamais mué. Il l’a longtemps accepté, sans chercher à comprendre sa particularité. Mais au printemps 2020, une rencontre avec un phoniatre le décide à entamer un travail orthophonique pour en changer. Aujourd’hui il s’adresse à ses deux voix, l’ancienne et la nouvelle.
Mention à
Lucia Scazzocchio & Sasha Edye-Lindner Loss in translation – Social Broadcasts (Grande Bretagne) (
écoute)
> Prix Ici L’onde / Dinard Podcast Festival #1
Clara Lacombe, Viviane Chaudon, Marine Beccarelli Les Nuits du bout des ondes – une production INA (
écoute)
Dans un taxi, les voix se mêlent, joies et peines avouées au rythme des passagers qui se succèdent. Ces témoignages, exhumés des archives de l’INA, sont remontés dans une nouvelle fiction qui nous transporte… jusqu’au bout de la nuit.
Les phonurgia nova awards décernent aussi des résidences de création dans 5 studios partenaires. 6 projets sont sélectionnés en vue de résidence en 2022 au GRM de l’INA, au GMEM de Marseille, à La Muse en Circuit, à Euphonia et à Art Zoyd.
Anne Versailles Sarek Jietna, Allan Jordan Pigments, Juliette Hamon La Nuit matérielle, Jérôme Girard Sous les voutes intranquilles, Léa Roger & Clarice Calvo Magma Mater, Marie-Lys Polcholpek, L’autre Paris l’après midi
Nous sommes heureux de vous proposer l’enregistrement vidéo des débats qui se sont tenus au Centre Wallonie-Bruxelles et à la BnF.