la disparition des grands – Phonurgia Nova
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la disparition des grands

la disparition des grands

Un autre “grand” du son disparaît. J’apprends à l’instant le décès du compositeur Pierre Henry. Le journal Le Monde qui relaye la nouvelle, titre curieusement : “L’un des pères de la musique concrète…” entretenant la confusion sur les rôles respectifs de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry. Coïncidence, nous parlions de lui il y a tout juste une semaine avec l’adjointe à la culture d’Arles (faisant l’hypothèse d’un éventuel concert du compositeur à l’Abbaye de Montmajour) ! J’avais répondu : “Il faudrait faire vite… et cette fois il faudra le payer (me souvenant qu’en 1994 l’illustre compositeur avait offert sa prestation au Théâtre Antique (un ciné-concert de L’Homme à la Caméra de Dziga Vertov), en soutien à phonurgia nova !) Deux ans plus tôt, il s’était rendu à Arles pour un autre ciné-concert dans la Cour de l’Archevêché au cours duquel il avait interprété sa version sonore du fameux Berlin, Symphonie d’une grande ville de Walther Ruttmann. L’espace d’une nuit, il dressa un pont magistral entre image et son, comme cette ville n’en a pas connu depuis. Le même été, (il avait aussi participé à une rencontre sur la création radiophonique aux côtés de René Farabet (disparu le 20 juin) de Klaus Schöning (alors directeur de l’Ars Acustica à la WDR Cologne) et de Arsenje Jovanovic, qui venait de signer un splendide portrait sonore d’Arles pour la prestigieuse série Metropolis de la WDR consacrée aux grandes villes du monde portraiturées par de grands artistes sonores (Dublin par John Cage, San Francisco par Bill Fontana, Rome par Alvin Curran, etc). Pour ses 80 ans, en 2007, le Département d’art sonore, naissant, du Musée Réattu lui avait rendu un bel hommage par un concert donné dans l’Atelier de Jacques Réattu.
Je me console de cette disparition en pensant que les deux Pierre (Schaeffer et Henry) vont pouvoir éternellement se chamailler au Paradis des sons, où ils se retrouvent.
Marc Jacquin