And the winners are…

And the winners are….

Nous sommes fiers de partager avec vous le Palmarès 2020 proclamé dimanche soir à la BnF. 

Cette 25ème édition  des phonurgia nova awards – qui intervenait dans le contexte inédit de la pandémie – a gardé le cap en célébrant la liberté de raconter avec et par les sons, sur les ondes et au-delà. Dans la lignée des précédentes, et dans chacune des 5 sections qui la composent, elle a récompensé des auteur.e.s qui, par mille et un chemins, repoussent les frontières de l’écoute.

Prix Field recording – Musée Réattu / Ville d’Arles

Strange strangers de Pablo Sanz une production R{A}DIO{CUSTICA}, Czech Radio Vltava, (République Tchèque)

“Pablo Sanz livre une pièce d’une grande richesse en timbres, en fréquences, en dynamiques, avec un travail très fin sur les plans sonores. La première séquence, qui va guider toute l’écoute, met joliment en oeuvre la démarche d’écologie radicale développée par la philosophe Vinciane Despret : celle de nous situer face aux autres espèces animales comme des individus face à d’autres individus, de les percevoir non simplement comme des représentants de leur vaste famille, mais dans leur singularité de sujets. Nous voilà à proprement parler interpellé·es et questionné·es par ces “étranges étrangers”. Juliette Volcler

mention du jury à Présage de Mark Ferguson (Grande-Bretagne)

Cette pièce sera reprise dans la prochaine édition du festival Elektrophonie 2021.

« Mark Ferguson propose ici une allégorie riche de multiples significations – davantage, sans doute, que celle induite par son seul titre. Dans la continuité de “The Bees of FDR Drive” (sélectionnée aux Phonurgia Nova Awards 2019), il bâtit une certaine manière d’être au monde, cherchant l’endroit précis et l’instant singulier à enregistrer. Une quête non seulement sonore mais éthique, l’obligeant à un décentrement perpétuel pour donner à entendre le vivant depuis d’autres points d’oreille que l’humain. »  Juliette Volcler

« Cette phonographie, ancrée dans un espace sonore d’une profondeur remarquable, nous plonge dans une atmosphère inquiétante, dans laquelle les frémissements d’une communauté de corvidés s’oppose, avec une forme de délicatesse, à la fatuité des hommes. » Marc Namblard

Le Prix Archives de la parole est décerné par la BnF à

Ainsi brament-ils de Matthieu Cornélis (Belgique), 44’33, production Otuscops – RTBF soutenue par le Fonds Gulliver, l’Atelier de création sonore radiophonique (ACSR) et le Fonds d’aide à la création radiophonique (FACR) de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Belgique.

Il a été difficile de choisir entre plusieurs œuvres qui répondaient toutes, de façons très différentes, aux exigences de ce prixdu documentaire : saisir, si possible à travers des formes inventives, l’homme vivant et parlant

” Nous avons retenu cette création de Matthieu Cornelis, parce que celui-ci a pris le temps d’écouter une pratique (l’imitation du brame du cerf) qui pourrait sembler loufoque, et dont on il nous fait entendre la double inscription (chez un homme et son jeune fils) dans une culture symbolique à la fois concrète, intime et savante de la forêt et de l’animal. Il nous fait l’entendre physiquement, à travers les sons et bruits enregistrés, à travers la lecture à voix douce d’un roman, et à travers des « paroles » : les sons de ces voix, leur léger accent qui introduit dans cette région et retient phoniquement l’oreille.” Marie-Madeleine Mervant-Roux

Mention à Frères de Aurélia Balboni et Nicolas François (Belgique), 57’37, Cineke, avec le soutien du Fond d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie Bruxelles, le fond Gulliver et l’Atelier de Création Sonore Radiophonique.

“Dans ce récit de la vie de deux jumeaux nés en 1984 et identifiés comme « infirmes moteurs cérébraux », la parole est centrale, comme sujet (leur difficulté à parler), mais surtout comme matériau phonique et poétique, déclencheur d’une écoute elle-même hors norme, ralentie et rafraîchie, qui fait redécouvrir l’usage du langage.” Marie-Madeleine Mervant-Roux

Prix Fiction sonore à

Florent Barat et Sebastien Schmitz, pour  Dans les creux dangereux ou la louve abimée, une autoproduction (Belgique) 26’, Collectif Wow!

Nous avons distingué cette fiction de Florent Barat et Sébastien Schmitz pour la puissance de la création sonore, qui fait en effet se succéder des creux dangereux – silences, ou explosions de vibrations lyriques – et des fragiles passerelles de vers alexandrins dits doucement a cappella, en une composition risquée et saisissante.

Prix « Découvertes Pierre Schaeffer » 

Johann Philippe Chien ailé, 13’40, autoproduction, France

Mention du jury et « Coup de cœur » du Centre-Wallonie-Bruxelles de Paris à Hayley Suviste pour Lôka, 27’16, autoproduction, Grande-Bretagne 

“Un ailleurs foisonnant, riche d’une matière sonore tout à la fois saisie et hybridée. Une pièce à la force hypnotique.” Stéphanie Pécourt

Prix Art sonore – décerné par la SACEM à

Mark Vernon, Magneto Mori : Vienna, 46’45, Kunstradio, ORF, Autriche.

« Ce portrait cubiste et en fragments de la ville de Vienne en cache un autre, stupéfiant. Pour réaliser, en effet, Magneto Mori : Vienna, Mark Vernon a enregistré des sons sur des bandes magnétiques qu’il a ensuite « enterrées » pour qu’elles se détériorent, puis, une fois « dégradées », il les a « nettoyées » puis « utilisées » pour cette réalisation. En résulte une écoute inédite : l’érosion du temps sonore est ainsi accélérée, simulée, amplifiée, rendu vibrante. Dès lors, l’auditeur, instruit d’une telle méthode de fabrication des sons, relit autrement le titre de l’œuvre… Magneto Mori : Vienna… Comme en référence au « Memento Mori » médiéval qui signifie « Souviens-toi que tu vas mourrir »… Et ce portrait de Vienne par Mark Vernon devient alors un autre monde : une archéologie de la ville comme du dispositif sonore, la transformation de l’espace en temps et inversement, une histoire de fantômes au cœur de l’Europe. Somptueux. » Alexandre Castant

Mention du jury à
Gabriela & Christian Fierbinteanu, pour Nothingnesslessness, 7’32, autoproduction, Roumanie.
“Les œuvres de Gabriela & Christian Fierbinteanu me font toujours l’effet d’une vague fraîche qui vient me fouetter le visage en éclatant de rire. Nothingnesslessness (la rien du toutitude) met en scène dramatiquement le rapport à la contestation de l’individu que nous sommes tous.  Un quotidien sans fard troublé par la rumeur qui lui parvient une fenêtre ouverte, une rumeur qui se décline en variation. Un chant, lui aussi décliné dans tous les styles vient, comme un chœur grec nous rappeler avec sarcasme que nous n’avons absolument à nous plaindre de rien. Ces artistes confrontent l’individuel et le collectif avec dérision et humour, dans une forme opératique outrageusement lyrique. Encore !” Anne Gillot

Mention du jury à
Manon Prigent, pour L’oreille aux portes, 57’46, L’Expérience, France Culture, France

« Je voudrais saluer le travail remarquable de Manon Prigent qui, dans une forme classique, celle du documentaire, nous plonge au plus profond du son. En exhumant des enregistrements réalisés par Nicolas Frize il y a vingt-cinq ans, en recueillant ses réflexions d’hier et d’aujourd’hui, elle a su trouver, par une construction en abîme, l’équilibre subtil entre la parole sur le son et sa réalité tangible. L’enregistrement ici est moins la recherche d’objets sonores pour une composition ultérieure que la base d’une réflexion partagée avec les acteurs même du lieu de l’expérience. Le son devient ainsi un objet social. » Christian Zanesi

Résidences

A ces prix s’ajoutent 3 résidences de création dans trois studios, en 2021

Claire Frachebourg sera reçue au GRM de l’INA (pour son projet PUPAE) 

Marie-Philippe Joncheray et Amélie Guyot  seront reçues à Euphonia Marseille (pour leur projet Déborder l’eau sale)

Myriam Pruvot sera reçue au GMEM Marseille (pour son projet Un Opéra modeste)

Diffusion internationale

A chaque édition, le groupe Ars Acustica de l’Union européenne de Radio-Télévision, retient quelques oeuvres de la compétition pour une diffusion internationale. Cette année son choix se porte sur :

Voyage immobile de José Igès, 15’40, autoproduction, Espagne

Chien ailé de Johanne Philippe, 13’40, autoproduction, France

 Magneto Mori : Vienna de Mark Vernon, 46’45, Kunstradio, ORF, Autriche

Retrouvez en replay les 3 jours du festival et les discussions du jury !

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