Kaye Mortley au Musée Réattu – Phonurgia Nova
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Kaye Mortley au Musée Réattu

Kaye Mortley au Musée Réattu

“Qu’est-ce que le documentaire sonore de création ?” C’est à cette question un brin théorique que tentait de répondre, il y a presque 10 ans, François Bordonneau, dans l’émission Récréation Sonore sur Radio Campus Paris (93.9FM), au sortir de sa participation au workshop de Kaye Mortley.

 “Partir de rien, enregistrer, puis agencer une écriture a partir des paroles d’autrui, des sons collectés, parfois fortuitement » recommandait à ses stagiaires l’artiste australienne cet été exposée au Musée Réattu.
Il faut dire qu’en ce temps là, le hasard était prodigue en rencontres. Spécialement à Arles, creuset des cultures les plus diverses. L’est-il moins aujourd’hui ? A la ré-écoute de l’émission de 2027 de François Bordonneau pour Radio Campus Paris, on réalise combien la ville change, a changé, cela s’entend, saute même aux oreilles : les voix muent, leur accent s’est dilué, perdu, le caractère des habitants s’est lissé. Certains timbres ont littéralement disparu : ces voix bigarrées, bariolées, chargées, qui frappaient les auditeurs des premières productions. L’écoute microphonique de la ville sur la longue durée raconte un effacement : une perte de substance, un changement d’atmosphère, de teneur. A cette tonalité évanouie, succédera-t-il une nouvelle rumeur…?  Sans bruits la rue meurt ? interrogeaient déjà Kaye Mortley et ses stagiaires en 2015. 
En l’occurrence, chacun pourra mener la comparaison pour son propre compte grâce à Son’Arles (bis)  une fresque sonore, commande du Musée Réattu et de Phonurgia Nova à Kaye Mortley, tissée de sons extraits de ses premiers ateliers (années 80 et 90) qui est exposée jusqu’au 30 septembre dans La Chambre d’écoute.
Si l’artiste sonore a eu un long commerce avec Arles à travers 35 ans de compagnonnage avec phonurgia nova, son oeuvre ne s’y réduit pas, loin de là. Pour la découvrir dans toute son étendue formelle et son amplitude thématique, on lira avec profit cet article de Pascal Mouneyres publié jadis par l’excellente Revue Syntone. Ou bien on se plongera dans quelques-unes de ses productions opportunément mises en lignes par le site de France Culture.