Requiem pour pianos

Depuis 2014, il sillonne le globe à la recherche de ces témoins silencieux. Il a ainsi découvert plus de 150 pianos abandonnés à travers le monde, qu’il fixe dans des scènes auxquelles il ne change rien, archivant l’endroit tel qu’il le trouve. Cette quête l’a amené en Europe de l’Ouest et de l’Est, ainsi qu’aux États-Unis.

De Paris à Tokyo, de Los Angeles à Tel-Aviv et au-delà, ses images circulent dans des galeries et musées renommés. Elles ont été primées à de nombreuses reprises. Et ont été publiées dans The Guardian, Lonely Planet, El Pais, Der Spiegel, Point de Vue, et Esquire.

Pour lui, le piano est profondément enraciné dans les profondeurs de notre culture. Même outragé, il conserve intacte son « aura ». La série parle de mondes engloutis, de chute, de ruine, mais aussi d’une résistance aux vicissitudes. Les critiques louent l’habileté de Romain Thiery à transformer des scènes de déclin en puissantes compositions poétiques.

Dans cet accrochage arlésien, les images dialoguent avec un environnement sonore conçu spécialement par le compositeur et ingénieur du son Jules Wysocki à partir des sons de ces instruments à l’arrêt, patiemment enregistrés, note à note, par le photographe au cours de ses différents voyages.

Ingénieur du son de cinéma, formé en musique électroacoustique au Conservatoire de Pantin avec Christine Groult, Jules a remporté le Prix découvertes Pierre Schaeffer / Phonurgia Nova 2012 avec Ascenseur, Tour Sapporo. Sensible à la question de la narration et de la dramaturgie sonore, il compose des pièces à caractère radiophonique ou électro-acoustique diffusées sur scène et sur les ondes. Il monte et mixe des films depuis une dizaine d’années, et enseigne le mixage à phonurgia nova.

Romain Thiery collabore avec l’association Musique et Spoliation, une organisation dédiée à la préservation et à la restitution des instruments de musique spoliés pendant les conflits. Cette collaboration souligne son engagement envers la mémoire historique et la justice, ajoutant une dimension éthique à son travail artistique.

Les bénéfices des ventes des tirages présentés par la galerie seront reversés à l’association Carolyn F. créée récemment par un groupe d’Arlésiens, dont la vocation est de venir concrètement en aide aux musiciens et artistes que les accidents de la vie ont poussé dans la rue.

Site de l’artiste

Vidéo de l’artiste et entretien

Blog de phonurgia nova

Mélodies françaises par Carolyn Fodor et Roger Bosco